Les mangues, toujours !

Les fruits abondent au Cambodge. C’est un vrai régal. Nous reconnaissons aisément certains par leur apparence. Ainsi, les bananes, petites ici, savoureuses et fondantes, les ananas, de petite taille également, peu juteux mais au goût vif, les oranges, ici vertes et au jus orange clair, les pastèques, les melons verts, les pamplemousses, énormes, à la pulpe moins juteuse, idéale pour les  salades. Mais nous connaissons moins les fruits du dragon à la chair blanche ou rouge betterave, piquetée de petits grains noirs, d’une saveur assez fade mais à la texture agréable et rafraîchissante. Et encore moins les mangoustans, les ramboutans et les langkang. Trois fruits différents mais à la même chair blanche translucide, sucrée et juteuse que les litchis.

Les mangoustans sont indéniablement les plus jolis de forme, leur couleur brun foncé n’est pas très heureuse. Ils ont servi de modèle aux orfèvres pour fabriquer des boites en argent dans l’art traditionnel khmer. Du reste pour ouvrir le fruit, il est plus facile d’inciser d’une pointe de couteau un cercle et d’enlever le couvercle ainsi formé comme celui d’une boite. Le fruit à l’intérieur est disposé en jolis quartiers qu’il faut sortir avec délicatesse pour ne pas les abimer.

Les ramboutans se présentent en grappes de petites boules rouge et orange, semblables aux coques de marrons. Là aussi, il faut les ouvrir avec une pointe de couteau ou ses ongles. Le fruit ressemble fortement aux litchis tant par l’apparence que par le goût.

Quant aux langkang, venus du Vietnam ou de Thaïlande, on n’en trouverait pas au Cambodge m’a certifié Sophal,  un des professeurs de Sala Baï. Ils ressemblent à des nèfles, poussent en grappes. En revanche il faut leur enlever leur cosse assez épaisse, poisseuse et collante pour trouver un fruit semblable aux mangoustans en plus petits, délicats…

Mais tout de même, pour nous, le meilleur des fruits c’est la mangue, toujours ! Il en existe trois sortes qui, comme les poires, arrivent à maturation tout le temps de la saison des pluies. Elles ont donné leur nom aux premières pluies qui marquent la fin de la saison sèche en avril, premières mangues, premières pluies. D’autres murissent plus tardivement, on en trouve encore maintenant. Elles ne sont pas bien bellottes, vertes et tachetées, moins grosses que les africaines que l’on trouve en France, mais leur chair est assurément la plus succulente et la plus savoureuse qui soit !